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Pourquoi parle-t-on de dépendance automobile en zone rurale ? Quelles solutions ?

Pourquoi parle-t-on de dépendance automobile en zone rurale ? Quelles solutions ?

La crise des gilets jaunes en France, davantage portée par les habitants de zones rurales ou périurbaines, a mis en évidence les conséquences qui peuvent être catastrophiques sur le budget des ménages de la hausse continue du prix des carburants et des taxes qui s’y rattachent. Pour ceux qui résident hors des grands centres urbains, la voiture est le plus souvent le seul moyen de transport disponible. Quelles en sont les causes ? Comment peut-on remédier à la dépendance automobile en zone rurale ?

Les causes de la dépendance automobile en zone rurale

En France, mais aussi partout dans le monde, pendant des décennies la voiture a été considérée comme un progrès. D’abord marqueur social, elle s’est ensuite démocratisée avec l’enrichissement de la population, et c’est l’automobile qui a presque majoritairement été à l’origine de la définition des politiques d'aménagement du territoire, tout comme les politiques industrielles d’ailleurs. La voiture a pris une place prépondérante dans tous les secteurs de la vie économique, mais aussi au niveau individuel, à la ville comme à la campagne. Une place qui doit aujourd’hui être remise en cause devant l’urgence de lutter contre le dérèglement climatique.

D’autre part, la dépendance automobile en zone rurale trouve aussi son explication dans les mouvements de population. En raison notamment de l’augmentation des prix du logement dans les grands centres urbains, de nombreux ménages sont partis vivre à la périphérie des grandes villes ou dans des territoires ruraux pour pouvoir se loger dignement et à moindre coût, rejoignant ainsi les populations installées depuis longtemps.

Dans les zones rurales en particulier, les solutions pour pouvoir se déplacer autrement qu’en utilisant sa voiture n’ont le plus souvent pas été mises en place en raison notamment de la faible densité de la population qui réside dans ces territoires. En effet, difficile par exemple de créer des lignes ferroviaires où l’on sait que le flux de voyageurs sera trop limité pour qu’une telle décision soit économiquement pertinente.

Les solutions pour sortir de la dépendance automobile en zone rurale

Les modalités de la mobilité doivent être repensées pour s’adapter aux territoires ruraux où la population est moins dense qu’ailleurs. Si une partie des transports en commun sont difficiles à mettre en place dans ces territoires, d’autres alternatives sont possibles pour y réduire au maximum la dépendance automobile.

Le développement du covoiturage

Avec la démocratisation du covoiturage depuis plusieurs années en France, on pensait d’abord à une forme de mobilité davantage destinée aux jeunes, aux étudiants, ou aux personnes qui voyagent loin. Mais le covoiturage s’est aussi développé, notamment avec BlaBlaCar, au profit des trajets domicile-travail plus courts. Cette dernière forme de déplacement prend tout son sens, notamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur les petites distances et dans les territoires peu denses en population pour pouvoir relier les lieux d’emploi notamment, généralement situés dans les villes ou leurs proches banlieues. D’ailleurs, à l’instar de BlaBlaCar, de nombreuses plateformes de covoiturage pour certaines spécialisées dans les déplacements en milieu rural ou périurbain ont vu le jour.

Les pouvoirs publics, notamment en milieu rural, doivent inciter à sortir de la dépendance automobile

Les automobilistes ne sont pas les seuls à devoir jouer un rôle pour sortir de la dépendance automobile en modifiant leurs modes de déplacement. Les collectivités locales, notamment celles situées en milieu rural (mais pas qu’elles) doivent susciter l’abandon de l’automobile quand cela est possible, par des politiques volontaristes et incitatives.

Elles peuvent, par exemple, simplifier l’organisation du covoiturage en créant des zones dédiées pour la prise en charge et la dépose des voyageurs. Les collectivités locales doivent également faciliter les modes de déplacement alternatifs comme le vélo, en créant des infrastructures appropriées comme des parkings pour les personnes qui se rendent de chez eux à une gare ou à un lieu de covoiturage pour aller au travail par exemple. Avec le développement des vélos à assistance électrique, ce moyen de déplacement trouve de plus en plus sa place en effet dans les zones rurales.

Les collectivités locales doivent favoriser au maximum les transports au commun, et en particulier le train, bien moins pollueur. Certes, pas toujours simple à mettre en place compte tenu des caractéristiques propres à chaque territoire rural. Mais ce peut être l’occasion de mettre à disposition des véhicules électriques ou hybrides pour les déplacements domicile-gare ferroviaire ou routière.

Les pouvoirs publics ont tout intérêt à inciter sous forme d’aides financières les populations rurales, et tout particulièrement les plus modestes d’entre elles, à abandonner leur voiture au profit de moyens de déplacement plus écologiques, car ces derniers représentent souvent des dépenses plus importantes que le coût d’une voiture à l’année.

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